jeudi 7 avril 2011

La preuve par trois

Depuis le 4 avril, vous pouvez venir découvrir des oeuvres dans la salle polyvalente de l'école de Hampont, le soir après les cours.

















“BANERAS“ - Inaki BONILLAS

2005 - Projecteurs, diapositives couleurs

Prêt du Fonds Régional d’Art Contemporain de Lorraine



Né en 1981 à Mexico, vit et travaille à Mexico.

L’installation Bañeras se compose de quatre projecteurs contenant le même jeu de 80 diapositives, projetées côte à côte de manière synchronisée. Ces 320 images sont des variations colorimétriques d’une source unique : la photographie d’un nuage balayant le soleil, que l’artiste a extraite des archives de son grand-père J. R. Plaza, dans lesquelles il puise depuis 2003 pour fournir à ses œuvres leur matériau de base. Sur plus d’une trentaine d’années, ce mystérieux aïeul aurait constitué un fonds de 800 photographies, légendées et datées, dont le petit-fils ne cesse de réorganiser l’agencement en séries, moins destinées à documenter la saga familiale qu’à décliner l’histoire même du support photographique. (...)
Dans cette perspective, l’installation Bañeras tire son titre du nom de la place de Mexico où le nuage aurait été photographié. Il y a ici comme une volonté d’enraciner dans le réel cet objet trouvé, légendé et daté, contrebalançant le caractère générique de l’image, mais aussi la suspicion que l’on pourrait avoir concernant cette collection providentielle et son étonnant créateur. Bonillas a numérisé l’image du nuage pour en moduler ensuite les nuances, par addition ou soustraction de rouge, vert ou bleu, et en jouant sur la luminosité. À ces manipulations numériques s’ajoute un jeu de réflexivité entre l’image et son support, puisque le soleil voilé évoque l’ouverture mécanique du diaphragme ou celle organique de la pupille de l’œil, et donc l’impression de la pellicule ou de la rétine. (...)

Guillaume Désanges





















“ONE SECOND OF SILENCE“ - Edith DEKYNDT

2008 - Vidéo, couleur, non sonore, durée : 18’29’’

Prêt du Fonds Régional d’Art Contemporain de Lorraine



Née en 1960 à Ypres (Belgique), vit et travaille à Tournai.

Dans le monde de perceptions révélé par Edith Dekyndt, tout porte à croire que le silence règne souverain, propice aux moments de réflexion. Alors que la vie n’offre guère de silence, le drapeau transparent, One Second of Silence (Part 01, New-York) (2008), flotte dans les airs laissant sa surface se confondre avec le ciel alentour comme s’il en était l’emblème et donne à entendre métaphoriquement un « silence bruyant ». Sous l’empreinte des claquements du vent ici muets, le drapeau ondule avec force de persuasion poétique à l’image des rouleaux de vagues et semble devenir liquide.
One second of silence est un étendard qui unit de manière céleste. Résumé identitaire d’une nation planétaire, la transparence plaide pour une identité non investie par des couleurs et des symboles et fonctionne à l’instar d’une veduta, une fenêtre, un point de fuite, qui attire l’attention au-delà. (...)
























“SPUTNIK“ - Gintaras DIDZIAPETRIS

2007 - Projecteurs Sputnik, diapositive couleur

Prêt du Fonds Régional d’Art Contemporain de Lorraine


Né en 1985 à Vilnius (Lituanie), vit et travaille à Vilnius.

Le travail de Gintaras Didziapetris s’élabore en tissant une multitude de liens entre des images, des objets, des moments de l’histoire… (...)

L’œuvre Sputnik (2007) est à ce titre assez révélatrice de ce qui fonde l’intérêt de l’artiste. Composée d’un imposant appareil à diapositives qui projette une image de la Terre vue de l’espace, la pièce propose une représentation tant visuelle que théorique du monde. Elle joue sur la corrélation d’un champ lexical et d’un vocabulaire formel pour rassembler des temps divergents. D’un côté donc le projecteur, lourd, fossile, qui loin de s’effacer au profit de l’image, s’impose dans l’espace posé sur un socle. D’origine russe et datant des années 1970, l’appareil de marque « Sputnik » se réfère bien évidemment au premier satellite envoyé dans l’espace par les soviétiques en 1957. D’un autre côté, une image, qu’on pourrait imaginer directement issue des clichés de Sputnik à ce détail près que jamais le satellite russe n’en a produite une seule. Cette Terre vue de l’espace est en fait d’origine américaine. Blue Marble, puisque telle est son titre, a été réalisée par l’équipage d’Apollo 17 en 1972, date qui coïncide avec l’année de commercialisation du projecteur russe. (...)

Guillaume Mansart

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